A quoi servent les élections en RDC?
Depuis 2006, la qualité des élections en RDC, mesurée par le degré de conformité de ses opérations au cadre juridique, s’est constamment détériorée. En 2018, le processus électoral s’est déroulé correctement, même avec un « glissement » substantiel et dans un climat de grande méfiance. Cependant, on n’a au final tout simplement pas tenu compte des vrais résultats. En 2023 on est allé plus loin : les élections de 2023 ont vu des déviations parfois spectaculaires par rapport aux règles auxquels le pays a pourtant adhéré, et de nombreuses indications existent qu’on a commis des fraudes importantes sur le vote même. Cette évolution pose des questions plus fondamentales : à quoi servent finalement les élections en RDC ? Faut-il œuvrer pour une correcte application de la loi ou faut-il conclure que le système électoral est inadapté aux réalités politiques, économiques, administratives et même sociologiques du pays ?
Chaotiques, corrompus et contestés : les élections de décembre
On ne peut nier que les élections de 2023 ont été chaotiques et peu transparentes. Les problèmes sont connus : registre électoral réalisé à la va vite et non audité avec de nombreuses irrégularités ; remplacement de chefs des centres de vote sur base de critères non transparentes ; nombreuses pannes réelles ou provoquées des machines à voter (dénommées DEV ou dispositifs électroniques de vote, nouveau nom introduit en 2018) ; interruptions du processus de vote ; prolongement du vote pendant plusieurs jours et/ou ouverture très tardive des bureaux de vote. Même si la logistique électorale pour un pays-continent comme la RDC est un défi cauchemardesque, l’expérience cumulative des élections précédentes ne semble pas avoir été mise à profit.
(Photo credit: MONUSCO)