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Concurrence et différenciation des présidences : Les nouveaux défis institutionnels

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Intervention lors d’un colloque sur la présidence, à l’Institut d’Etudes européennes de l’Université Libre de Bruxelles. La principale difficulté systémique est le caractère hybride du régime adopté par le traité de Lisbonne. La présidence n’est plus tout à fait rotative, elle n’est pas non plus tout à fait permanente. On a détruit l’unicité de la présidence, du haut en bas de l’échelle, qui était un instrument utile, sans la remplacer par quelque chose d’aussi cohérent. Nous savons que tous les textes européens sont hybrides. Le professeur Telo a été le premier à parler, à propos de l’Union, de « chimère », au sens classique du terme, c’est-à-dire d’un animal qui tient du lion, du bouc et du serpent. Il est clair que ce caractère hybride permet de résoudre des difficultés : c’est pourquoi on l’utilise. Mais, s’il résout des difficultés, il crée aussi des problèmes et il peut venir un moment où l’ampleur des problèmes crées dépasse celle des difficultés résolues. Pourquoi est on allé dans cette voie ? Essentiellement pour des raisons de représentation extérieure. On a recherché un équilibre politique entre le renforcement du Conseil européen, par la désignation d’un président semi permanent, et le renforcement de la Commission, par la désignation d’un vice président qui soit en même temps haut représentant, l’un et l’autre devant jouer un rôle important en politique extérieure. On a aussi recherché un équilibre entre deux présidences fonctionnelles (Conseil européen et Conseil affaires extérieures) et la présidence rotative nationale. Dans tout cela on peut identifier trois sites de difficultés potentielles : le Conseil européen (y compris le CAG qui le prépare), le Conseil affaires extérieures, la Commission.
(Photo credit: rockcohen, Flickr)